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Cocteau et les surréalistes

Petite histoire du surréalisme et de sa naissance
Jean Cocteau - Lithographie - L'Europe notre Patrie

Jean Cocteau - L'Europe notre Patrie
Lithographie

Recherche artistique et intellectuelle

Inspiré d'une part par les recherches de Sigmund Freud sur les rêves et d'autre part par tout le travail de désinhibition des poètes, notamment entrepris par Guillaume Appolinaire, André Breton donna naissance (et corps) au surréalisme dans les années 20. Recherche artistique et intellectuelle pour trouver et illustrer le lien entre réel et imaginaire, le surréalisme a été, dès le départ, une aventure internationale et multidisciplinaire.


Parade

En 1917, Jean Cocteau écrivit, pour Serge de Daghilev (metteur en scène et chorégraphe), qui lui avait expressement demandé de l'étonner, « Parade » un ballet mis en musique par Erik Satie et dont les décors étaient l'oeuvre de Pablo Picasso. Et « Parade » étonna Daghilev et avec lui le tout Paris.

Appolinaire, commentant le spectacle, le qualifia de « surréaliste ». Ce nouveau terme fut très vite repris par Breton et ceux qui avec lui, menèrent le surréalisme à son apogée, lui donnant ses règles et intentions, fragmentant l'approche de l'art pour qu'il se conçoive d'abord intellectuellement.

Jean Cocteau - Lithographie - Jean Marais

Lithographie d'après Jean Cocteau
Jean Marais

Pendentif Jean Cocteau - Les vestales

Jean Cocteau - Pendentif "Les vestales"

Le Prince frivole

Bien qu'intimement lié à la naissance du mouvement, Cocteau, que l'on surnommait alors le « Prince frivole » ne sera pourtant jamais « affilié » au groupe surréaliste.

Après la mort d'Appolinaire (en 1918), chantre de la nouveauté et de l'avant-garde, les intellectuels parisiens se disputent le leadership de la modernité. Le groupe des surréalistes (anciennement « Groupe Littérature ») qui n'a encore rien publié, voit d'un très mauvais oeil cet intellectuel décadant, bourgeois, rêveur, très populaire, et finalement aussi, sans doute, trop homosexuel qu'est Cocteau...


Le Cinéma de Cocteau

Pourtant, loin des querelles de clocher et de l'intolérance, comment ne pas voir dans l'oeuvre du poète, le triomphe du surréalisme, que ce soit dans ses écrits (qui mêlent bien souvent esquisses, dessins et jeux graphiques à l'écriture proprement dite), ou bien sûr dans son cinéma. De « La Belle et la Bête » au « Testament d'Orphée », c'est un constant rappel de cette conscience libérée du poids de la règle où le rêve entre en interaction avec la réalité, qui est mis à l'écran et qui devient même le langage premier du cinéma de Cocteau, assurément surréaliste.

La belle et la bête

"La Belle et la Bête" de Jean Cocteau
© DisCina

Un chien andalou

"Un Chien Andalou"
© Luis Buñuel

Le Chien Andalou

Loin du cinéaste, Dali et Bunuel captivent les intellectuels parisiens avec « Le Chien Andalou », tout en laissant le public (peu nombreux) totalement pantois. Car si le surréalisme de Cocteau est d'abord poétique, celui de Dali (au cinéma comme en peinture) sera principalement obsessionnel. Des fourmis, des ânes morts, de l'érotisme, une fascination lanscinante pour la mort, la dentelière de Vermeer... Tous les « objets » de Dali sont déjà présents en 1929, et seront déclinés tout au long de son oeuvre picturale, dans les 50 années suivantes.

Pour « Le Chien Andalou », c'est un surréalisme obtenu par le truchement du jeu des « cadavres exquis », si cher aux surréalistes, qui est mis en oeuvre pour l'écriture du scénario.

Dali : Nouveau Prince

Choquant (la fameuse scène de l'oeil découpé est restée interdite dans de nombreux pays, durant des années), difficile à saisir, parfois plus fouillis que surréaliste, le film, fondateur pour bien des artistes, demeure, aujourd'hui encore, un OVNI dans la création cinématographique. Pourtant il installe durablement Dali comme le leader du surréalisme. Son sens naturel de la dérision, sa propention à vouloir expliquer ses rêves, son besoin d'exposer ses fantasmes le prédisposait à ce rôle prépondérant au sein d'un des mouvements majeurs du XXe siècle.

Derrière lui, autour de lui, d'autres peintres s'illustrèrent, chacun trouvant sa propre voie, sans empièter sur celle de l'Espagnol provocateur, donnant au surréalisme un spectre plus large, et lui permettant ainsi de toucher plus de public.

Salvador Dali - Métamorphose de Narcisse, 1937

Salvador Dali - Métamorphose de Narcisse, 1937

René Magritte - Affiches d'Art

René Magritte
"La Clairvoyance, 1936"

Magritte, l'humoriste

Sans toujours le savoir, nous sommes, depuis plus de 30 ans, constamment confrontés à l'oeuvre de René Magritte, le peintre belge, par le truchement d'images publicitaires empruntant l'esprit et le visuel de ce créateur, mystificateur de génie. Co-fondateur du groupe surréaliste belge (qui avait ouvert son antenne à Bruxelles et s'était fait connaître en pourfendant le travail de Cocteau - comme de juste), Magritte a inventé un surréalisme plein d'humour, férocement moderne, ou la négation de l'évidence est une constante mise en garde contre l'endormissement de nos sens et de notre jugement, allié à une technique très réaliste et totalement irréprochable.

Ernst, le scientifique

Max Ernst, lui, pratiqua un surréalisme nimbé de réflexions mathématiques et d'une fascination pour les oiseaux. Pas toujours facile à aborder, sa peinture est pourtant l'une des plus aboutie du mouvement surréaliste. Très cultivé, son oeuvre est semée de multiples références aux grands peintres du 17e et 18e siècles, ainsi que d'une approche très personnelle de l'espace et des volumes.

Max Ernst - Lithographie - Composition en ocre

Max Ernst : Composition en ocre
Lithographie

Leonor Fini - Lithographie originale signée et numérotée - Le Spectacle

Leonor Fini : Le Spectacle
Lithographie s/n

Fini, déesse et femme

Plongeant dans les fantasmes et fantasmagories, l'une des seules femmes à s'illustrer sur les terres du surréalisme, fut Leonor Fini. La dame aux chats alla chercher dans des allégories (sphinx, anges, faunes) des images issues de rêves et de cauchemards, trouvant ainsi une voie pleine de poésie et de terreur mêlées.


L'héritier : Felix Labisse

Enfin, comment terminer ce rapide tour d'horizon, sans évoquer Felix Labisse, autre artiste belge, qui prolongea l'esprit du mouvement durant les années 50 et 60, avec ses « femmes bleues ». Dans cette vision très moderne et très sensuelle d'une réalité parallèle, Labisse s'exprimait à la fois comme l'héritier de Magritte et, revenant aux sources, également comme celui de Guillaume Appolianire, dans la recherche du plus infime détail modifiant inélucablement l'ensemble d'une réalité.

Felix Labisse - La Sainte Hermanda

Felix Labisse - La Sainte Hermanda

Foulard Jean Cocteau

Foulard Jean Cocteau

Triomphe du surréalisme

Apparu dans la mouvance des années 10/20 qui virent beaucoup de mouvements picturaux et artistiques émerger dans le Paris intellectuel et mondain, le surréalisme, né des querelles, jalousies, rancunes des uns et du besoin de reconnaissance des autres, a finalement été l'un des mouvements les plus importants du XXe siècle et a influencé durablement l'art jusqu'à nos jours.

Près d'un siècle après le « Parade » de Cocteau/Daghilev/Satie/Picasso, le surréalisme demeure, preuve indéniable du besoin constant des artistes de remettre en cause notre réalité, pour nous maintenir éveillés; pour nous étonner !



© Textes & Photos: Natacha PELLETIER pour PASSION ESTAMPES




Jean Cocteau (1889-1963, France)

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En 1917, Jean Cocteau écrivit, pour Serge de Daghilev (metteur en scène et chorégraphe), qui lui avait expressement demandé de l'étonner, « Parade » un ballet mis en musique par Erik Satie et dont les décors étaient l'oeuvre de Pablo Picasso. Et « Parade » étonna Daghilev et avec lui le tout Paris.

Appolinaire, commentant le spectacle, le qualifia de « surréaliste ». Ce nouveau terme fut très vite repris par Breton et ceux qui avec lui, menèrent le surréalisme à son apogée, lui donnant ses règles et intentions, fragmentant l'approche de l'art pour qu'il se conçoive d'abord intellectuellement. Bien qu'intimement lié à la naissance du mouvement, Cocteau, que l'on surnommait alors le « Prince frivole » ne sera pourtant jamais « affilié » au groupe surréaliste.

Après la mort d'Appolinaire (en 1918), chantre de la nouveauté et de l'avant-garde, les intellectuels parisiens se disputent le leadership de la modernité. Le groupe des surréalistes (anciennement « Groupe Littérature ») qui n'a encore rien publié, voit d'un très mauvais oeil cet intellectuel décadant, bourgeois, rêveur, très populaire, et finalement aussi, sans doute, trop homosexuel qu'est Cocteau... Lire plus ...






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