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Singulier par sa défense de valeurs artistiques qu'il aimait dans la grande tradition française; incroyablement clairvoyant lorsqu'il pointait du doigt nos surproductions et notre incapacité à détruire ces choses devenues obsolètes dont nous ne savons que faire; profondément humain dans son approche de la peinture et de l'art en général.
C'est un voyage aux côtés de Jean Carzou que nous vous proposons aujourd'hui, dans les traces d'un visionnaire qui refusait l'avant-garde et imaginait l'avenir comme un champ de ruines post-industrielles.
Pour ceux qui ne connaissent pas son oeuvre, le travail de Jean Carzou rappelle par certains aspects celui de Bernard Buffet, mais un Buffet qui aurait intégré l'Etre en oubliant le Néant, un Buffet moins existentialiste qu'humaniste...
Car il y a chez Carzou la poésie des nuits d'Orient et les senteurs ennivrantes des matins de printemps d'Alep où il vit le jour le 1er janvier 1907. Et de la Syrie de son enfance au Montparnasse des années 20 où, tout en poursuivant des études d'architecture, il gagne sa vie en vendant des caricatures aux journaux politiques, Carzou transporte son âme, son vécu, son attachement à la communauté arménienne à laquelle il appartient et son amour du trait.
Son trait
Car au coeur de l'oeuvre de Carzou il y a ce trait, reconnaissable par sa pertinence universelle et sa douceur emblématique. Avec ce trait, Carzou nous dit sa volonté manifeste d'être un peintre s'inscrivant dans une grande tradition qui passe par Watteau et non par Cezanne et s'inscrit plus dans un héritage que dans un dynamitage des règles pré-établies...
Mais à travers ce trait unique, il nous expose également sa sensibilité d'homme sans la déguiser, mettant par exemple en avant les menaces qu'il sent planer sur les années cinquante (il a consacré une large partie de son travail à une réflexion sur l'Apocalypse) en ne cachant pas les peurs qui sont alors les siennes.
Car si bien des peintres ont su illustrer le ressenti qu'ils purent avoir de la solitude, peu l'ont fait avec autant d'acuité que Jean Carzou. Il faut observer ces personnages, esseulés, perdus dans des environnements aux proportions surdimentionnées et percevoir dans l'essence de leur abandon toute la déshumanisation que Carzou sentait naître dans la modernité triomphante de l'après-guerre. Cette même peur qu'il parvient également à distiller en peignant des « champs de rails » où s'emmêlent tous les chemins possibles d'un avenir assombri et incertain.
Pourtant Carzou ne fut pas seulement ce peintre de l'inéductable, mais aussi un artiste aimant collaborer avec d'autres créateurs, illustrant de nombreux ouvrages (son travail sur « De la Terre à la Lune » de Jules Verne, où on sent également les influences de Ray Bradbury, est particulièrement interessant), collaborant avec Roland Petit, dessinant costumes et décors pour le théâtre et l'opéra.
Enfin, comment ne pas mettre en exergue son incroyable talent de dessinateur/lithographe...
Car ce coup de crayon génial, qui était le sien, fut mis, plus de quarante années durant, au service de l'art lithographique. La précision et la finesse de son travail s'accordant merveilleusement avec l'impression sur pierre, magnifiant cette technique et lui permettant une expression parfaitement complémentaire à celle de la peinture.
© Textes & Photos: Natacha PELLETIER pour PASSION ESTAMPES
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