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De Marilyn Monroe, de l'icône des années 50, nous avons gardé une voix de petite fille qui se brise au creux de notre oreille, quelques mariages et liaisons trop commentés et une fin si triste que même Hollywood, dans les mélos flamboyants de Douglas Sirk, n'osait dire cette solitude-là.
D'elle, nous avons tous une image, issue de quelques magazines aux pages éclairées par les projecteurs blancs des avant-premières sur tapis rouge.
Des images en noir et blanc, issues d'un temps à la mémoire révolue; des images d'avant, quand les stars peuplaient des collines aux reflets verdoyants; inaccessibles...
D'elle, Andy Warhol comprit que toutes les couleurs l'illustraient, comme un flot ininterrompu d'émotions aux éclairages acidulés. En la démultipliant ainsi, en la parant de rose, en la voilant de noir, en l'éclaboussant de bleu, c'est ce qu'il y avait d'unique en elle qu'il poursuivit et nous exposa...
Des failles apparentes aux blessures cachées, c'est comme si ce jeu de polychromie devenait révélateur d'un chemin terminé dans les larmes.
Alors d'elle, Warhol, illustrateur publicitaire amoureux des iconographies et de leurs distorsions, nous offrit une nouvelle image, participant à son tour au mythe, la réinventant, pour lui; pour nous.
© Textes & Photos: Natacha PELLETIER pour PASSION ESTAMPES
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