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Depuis Novembre et jusqu'en Mars, César est célébré à Beaubourg, une bonne occasion d'aller revoir (ou découvrir) l'oeuvre du petit bonhomme marseillais qui a donné son nom à la grand messe du cinéma français !
Car derrière l'homme public, le célèbre pouce et la tôle froissée, se cache un artiste d'une cohérence rare, d'une modernité effarante et d'une poésie touchante.
Place à César !
Il y a chez César ce goût de la récupération, des choses ayant vécues, ayant appartenu à des êtres humains, qu'il récupère, qu'il soude, qu'il assemble, qu'il écrase, pour faire siennes, pour inclure dans sa vision, pour mettre une poulette sur patins à roulettes, pour mettre une machine à écrire sous plexis.
Dans cette rétrospective (les 20 ans de la disparition de l'artiste) nous avons la chance de contempler toutes les manières de faire de César.
Des premières années où il soude et assemble du métal, aux expansions de mousse de polyuréthane au milieu des années 60, qui débutent en happening et se concluent sur les murs de Beaubourg en des formes libres, gigantesques, d'une immense pureté.
En passant bien sûr par les compressions de métal, de carton et autres, tout en revenant aussi aux premières amours, aux corps féminins, qui oscillent entre Rodin, les Etrusques et les pré-colombiens, dans une recherche qui va de l'Art dans tout son classicisme à l'envie d'innover sans cesse.
César n'apparaît pas ici, au milieu de la centaine d'oeuvres rassemblées, comme un personnage unique, un peu extra-terrestre, comme il semblait parfois l'être de son vivant, mais plus comme le maillon d'une longue chaîne de créateurs, qui cherchent, trouvent et cherchent encore, pour se rapprocher de leur vérité propre, mais aussi de la nôtre.
Il y a dans les célèbres pouces (déclinés depuis le parvis, et en plusieurs tailles et couleurs), tout comme dans les compressions multicolores des voitures, quelque chose qui parle de nous, de notre monde, de ce que nous sommes, de ce que nous aimons et de ce que nous consommons.
L'objet, chez César, n'est pas une chose, il est nous, dans nos passions, nos obsessions, nos besoins, nos addictions. Et quand il découpait ses expansions de polyuréthane et les offrait à la foule venue assister au coulage de la forme et à son séchage, il partageait son plaisir de l'objet qui d'un seul coup prenait vie, signifiait, puisque tous l'avaient vu naître, prendre forme, s'affirmer puis être tronçonné...
Ici, nous assistons, de la même manière, entre une époque et une autre, entre des œuvres gigantesques, et d'autres bien plus petites, presque secrètes sous leurs petits cubes de protection, à cette (re)naissance de l'oeuvre de César.
Car, en déambulant, nous prenons conscience d'une grandeur créative, mais surtout d'une proximité poétique entre l'artiste et son temps. Il explore la modernité de son époque et au travers elle, nous raconte ce qui est désormais notre passé, avec une acuité bluffante et troublante.
Ce n'est pas le moindre des mérites de cette exposition et de sa mise en place, que de nous matérialiser l'artiste de façon très palpable. En passant d'une manière de faire à une autre, d'une matière à une autre, des sculptures pleines de trous et de bosses, à celles qui offrent des surfaces lisses et parfaites, nous voyons apparaître César tel qu'en lui-même : doux, volontaire, rêveur, accrocheur, créateur, narrateur...
© Textes : Natacha PELLETIER pour PASSION ESTAMPES
© Photos : Agnès CARA-RIBAS & Natacha PELLETIER pour PASSION ESTAMPES
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