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Le terme Entartete Kunst (art dégénéré) est forgé par Goebbels pour désigner toutes les productions artistiques qui ne correspondent pas aux critères esthétiques des nazis.
Une première exposition prend place en 1935 à Nuremberg.
La seconde est organisée à Munich, du 19 juillet 1937 à novembre de la même année, puis sillonne l'Allemagne jusqu'en 1941, avec des changements circonstanciels. Cette exposition constituait - dans le désordre - une histoire de l'art moderne, essentiellement allemand, du début du siècle. Elle regroupait près de sept cents oeuvres confisquées dans les musées depuis 1933 - et surtout en 1937 - juxtaposées et empilées autour de quelques sujets : expressionnisme, abstraction, Dada, religion, antimilitarisme, artistes juifs, femmes, etc...
Des cartes indiquaient la somme dépensée par les musées pour acquérir ces "horreurs". Des slogans ou commentaires sarcastiques devaient aider le jugement du public. L'organisateur en est Adolf Ziegler, spécialiste des nus académiques et président de la chambre des Beaux-Arts.
Ainsi les abstraits et "anciens" du Bauhaus, tels Kandinsky et Klee, qui fuient l'Allemagne dès 1933 ; les expressionnistes comme Kirchner qui se suicide peu après, Nolde demeuré en Allemagne, mais interdit de peindre, Kokoschka, qui, après avoir fui l'Autriche pour Prague, se réfugie à Londres, ou encore Beckmann dont un Christ "difforme" et "immoral" se trouvait à l'entrée de l'exposition. Figuraient aussi des représentants de la Nouvelle Objectivité comme Otto Dix, dont les oeuvres caricaturales et antimilitaristes de la période Dada suscitèrent l'acharnement des nazis.
L'émotion à l'étranger n'empêchera pas les nazis de continuer l'épuration des collections publiques et prodiguer aux artistes des interdictions d'exposer et même de peindre. On estime à 4.829 le nombre de peintures, sculptures ou dessins détruits sur ordre de Goebbels à la veille de la guerre.
Les nazis vont toutefois tenter de tirer profit de leur «politique» culturelle, en organisant à Lucerne en 1939 une vente d'oeuvres saisies dans les musées allemands, on liquide aussi bien Van Gogh et Gauguin que Picasso et Kokoschka : des artistes dégénérés...
C'est à cette occasion que la Ville de Liège acquiert plusieurs chefs-d'œuvre aujourd'hui dans les collections du Musée d'Art moderne et d'Art contemporain, parmi lesquels La maison bleue de Chagall.
De novembre 1987 à janvier 1988, une exposition réunissant une importante documentation sur l'Art dégénéré et un certain nombre des œuvres présentées en 1937 a été tenue à Munich.
© Textes & Photos: Natacha PELLETIER pour PASSION ESTAMPES
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