From Paris to Brooklyn : Au coeur des villes

Sur nos cités gigantesques, des artistes plongent leurs regards pour entrouvrir les portes de ces structures qui sont devenues notre jungle, dernier territoire à explorer; et qui sait à conquérir...

Construire, bâtir

D'une structure métalique conçue pour une exposition universelle, Paris a fait son symbole et la vieille dame de fer est devenue, 120 ans plus tard, le monument le plus visité au monde.

D'une forme magnifiquement équilibrée où les pierres taillées s'amourachent de câbles s'étirant telle la toile d'une araignée géante, Brooklyn a fait son coeur, le battement éternel de son énergie renouvelée.

Monuments mondialement renommés, symboles des villes qu'ils ornent, icônes célébrés d'un monde conçu comme un vaste cube d'images, ils sont allés au-delà de leur signification première lorsque sortant de leurs attributions d'ortigines, des artistes s'en emparèrent pour les réinventer.

Fascination

C'est au milieu des années 50, sous les sunsets d'un Hollywood triomphant qui s'était adjugé la mission de nous réapprendre le monde, que des artistes se mirent à détourner les images emblématiques d'un siècle de conquêtes en tous genres pour que nous puissions tous repenser notre réalité; en prendre de nouveau conscience...

Et des distortions chromatiques de Warhol, aux emballages de Cristo, des traits structurants de Buffet à la douceur nimbée de peur de Jean Carzou, des célébrations de la modernité de Léger à la beauté formelle des toiles de Tyler Burke, ce sont à des oeuvres explorant ce qui nous est infiniment familier que nous vous convions cette semaine.

Sublimation

S'attaquant à nos cités, à ces structures qui sont devenues nos refuges, les peintres des villes ont, à leur manière, célébré la modernité que des Eiffel, des Roebling ou des Wright avaient imposée dans les cris et les injures des tenants du concervatisme, des années plutôt.

Parfois critiques, parfois admiratifs, ils ont exploré notre monde pour nous dire, d'une toile toute jaune et rose, ou d'un dessin de traits noirs, qu'il y a du génie sous nos yeux, là, au coeur de nos villes, au pied de nos habitations et qu'il nous faut juste lever les yeux et regarder l'exceptionnel qui est offert.

© Textes & Photos: Natacha PELLETIER pour PASSION ESTAMPES