A l'heure du sport : Le geste et l'esprit...

Comme chaque année, ce début d'été est sportif... Enfin, matiné d'un peu de reality show également, pour ce qui est du foot français, mais sportif tout de même !
Et en hommage à cette inclinaison saisonnière, nous mettons aujour'hui à l'honneur des oeuvres ancrées dans le geste, le rêve ou l'esprit sportif.

Dompter les océans

Entre sport et loisir, la voile et les voiliers fascinent les artistes peintres depuis toujours. Des grandes aventures des explorateurs aux régates de l'America Cup, le mouvement, la passion, l'alliance de la puissance des vents et du génie humain, ont façonné ces images qui oscillent entre épopée et défi sportif. De Gaveau à Ambille, de Spencer à Spahn, le peintre prenant les vents à témoin, nous offre ces instants où l'écume habille les coques et où les voiles se gonfflent de la volonté des skippers, immortalisant des exploits anonymes et des moments parfaits.

Un autre temps

Jadis incroyablement homérique, désormais entaché par la suspicion et les scandales à répétition, le cyclisme est pour Alexandre Fassianos, le sport des Dieux côtoyant les hommes à l'ombre d'un olivier millénaire. Tout comme chez Fernand Leger (ci-contre), 50 ans plus tôt, c'est le héros classique qui est mis à l'honneur, mélange d'Antiquité grecque et des instants d'éternité d'un Fausto Copi sur les routes du Tour. Et même si ces images semblent ancrées dans une réalité parallèle à celle du soprt business actuel, elles n'en restent pas moins témoignages d'un temps où l'exploit était d'abord l'histoire d'une volonté.

A l'image de notre temps

Sport d'une élite mêlant calme, précision, swing et silence d'une campagne aménagée avec bunker, rough et rivière domptée, le golf est l'une des meilleures incarnations de notre époque.
Dans une nature redessinée, repensée, où l'arbre est un obstacle, le jeu consiste à se défier soi-même, améliorer ses propres performances (son handicap) pour se dépasser...
Victor Spahn ou Paul Ambille (ci-contre) ont préféré retenir un mouvement, ce swing, cette traversée de la petite balle blanche par le club de golf. Un geste parfait d'équilibre, de puissance et de précision; quasi technologique...

Jeu, set et expression

A l'heure où s'achève la quinzaine londonienne, comment ne pas parler de tennis. Des courts ocres de la porte d'Auteuil au printemps à l'enfer sonor de Flushing à l'automne où les jets de La Guardia hurlent dans le ciel saturé d'humidité, le tennis est multiple, comme les représentations artistiques que nous vous en proposons. D'une affiche de l'Open de France (en 1985) (ci-contre) à un gaucher sur fond vert en plein revers, en passant par la magnifique lithographie de Velickovic mettant en avant le bras surpuissant de l'athlète à l'instant de la frappe, c'est sous les couleurs de l'interprétation que le tennis se dessine en art.

Trois mots

Pour terminer, un dernier regard, une ultime mise en image, celle des JO de Barcelone, en 1992, par Robert Combas : Citius, Altius, Fortius...

Plus qu'une devise, une profession de foi qu'il serait peut-être bon de rappeler à quelques compétiteurs actuels...

© Textes & Photos: Natacha PELLETIER pour PASSION ESTAMPES