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L'abstrait est, en art plastique, un domaine aussi vaste et changeant que le Jazz peut l'être en matière de musique. Tour à tour conceptuel, gestuel, paysagiste, informel, l'art abstrait est en perpétuel mouvement depuis son invention, juste avant la Première Guerre mondiale.
Kasimir Malevitch, Wassily Kandinsky et Piet Mondrian peuvent être considérés comme les précurseurs et les premiers ordonnateurs de l'abstraction.
Kandinsky qui, au travers de ses écrits, dit l'inutilité de la représentation figurative, Malevitch qui, avec la simplification de ses "carrés" aborde le premier l'idée de la couleur brute associée à une forme géométrique simple comme ultime expression du peintre et Mondrian qui, au travers d'un travail (très intellectualisé) sur le ressort des lignes noires et des couleurs primaires, réinvente l'espace de la toile.
A eux trois, en trois pays différents mais à la même époque, et tandis que Braque et Picasso en France font naître le cubisme (alors considéré comme une forme d'abstraction) ils sonnent le glas du figuratif comme seul et unique style alors que celui-ci règnait seul depuis les peintures rupestres de Lascaut.
Ainsi au début du XXe siècle, et de manière conjointe, divers peintres, venant d'horizons différents, ayant des formations et des aspirations diverses, vont tous aller ensemble dans cette étrange direction qu'est le non-figuratif.
S'ils ont eu quelques précurseurs (notamment les impressionnistes qui peignaient la lumière sur les formes et non plus les formes elles-mêmes) ils ont surtout eu bien des héritiers.
Plutôt que de faire un tour d'horizon global (en réalité tout à fait impossible tant il y eut, depuis un siècle, de mouvements abstraits, ou d'inspiration abstraite, de par le monde), je vais ici m'interesser aux peintres des "lignes"...
Gestuels, instinctifs, ils eurent une pratique de l'abstrait qui fut définie dès les années 50 comme lyrique ou encore calligraphique. Hartung, Soulages, Van Velde ou encore Debré sont les leaders de ce mouvement. Les deux premiers cités pousseront encore plus loin la réflexion en travaillant sur d'immenses formats qui imposent à l'artiste un engagement physique important et place ainsi le peintre "dans sa toile".
Ils rejoignent d'ailleurs dans cette reflexion les artistes américains (Rothko, Pollock ou Francis) qui ainsi permettent également au spectateur de s'immerger à l'interieur de l'oeuvre et de se projeter dans le travail de l'artiste et ainsi de le rejoindre.
Le terme "lyrique", pour désigner cette tendance de l'abstraction, fait référence à l'élan intérieur du peintre capable de provoquer une émotion chez le spectateur, par des "formes" qui pourtant ne "représentent" rien.
Mais à travers cette liberté nouvelle du peintre c'est peut-être aussi le spectateur qui trouva sa propre liberté de voir, d'interpréter, de comprendre de façon non linéaire une oeuvre d'art, car soudain le peintre explorait non plus la surface des choses, mais un sentiment, l'essence de ce qui est, de ce qui existe... Et l'offrait aisni sur la toile à ceux qui voulaient bien prendre la peine de venir explorer ce nouveau domaine, ce nouvel espace de création.
© Textes & Photos: Natacha PELLETIER pour PASSION ESTAMPES
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